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 Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles

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Ausrae
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MessageSujet: Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles   Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles EmptyDim 3 Avr - 21:34


Ozone, Nocebo et Le roux

Automne Jour 2 Aube
Peu après le départ des dresseurs de la zone, trois nouveaux arrivent sur l'herbe mouillée. Heureusement pour eux, les arbres les ont protégé et le sol est encore plutôt sec. Le ptiravi est couché sur le ventre de Ozone qui ressent doucement plus de difficulté à respirer. Le psykokwak lui est dans son monde, statique mais proche de son dresseur auquel il jette un regard lorsque ce dernier se relève. Quant au piafabec, elle vole en basse altitude et se pose immédiatement sur l'épaule du roux lorsque ce dernier se lève.


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MessageSujet: Re: Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles   Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles EmptyMar 5 Avr - 1:36


Aïe. Bobo. Muchas dolores. Ça craint du pâté, si vous préférez. Et en plus de ça je sens des cailloux mouillés qui me grattent le popotin, c'est pas cool. Pour rajouter une couche de chantilly sur le nutella, je sens en plus de ça ma tête tourner comme si j'avais la migraine du siècle. Mais le pire dans tout cela est sans doute la chose aussi lourde qu'une pierre qui m'écrase le ventre, me coupant par la même occasion la respiration. Je sursaute alors pour me libérer de ce poids, et roule sur le côté sans faire attention à la boule rose qui est tombée.

« Maman ! »

… C'est qui maman déjà ? Les coudes appuyés contre l'herbe fraîche dont l'odeur m'envahit les narines, je plisse les yeux en cherchant à retrouver un nom, un visage ou même quoi que ce soit qui aurait pu m'aider à me repérer, mais rien. Un trou, tout simplement, comme le centre d'un donut. Et pas du genre appétissant, le donut, vraiment pas.  
Pour le coup, je laisse le temps à mon cerveau de comprendre l'erreur 404 que nous sommes en train de subir et je fixe le sol durant quelques secondes. Mince. Je n'aime pas trop m'inquiéter, mais la situation a quelque chose d'étrange et de vaguement déplaisante, parce que je n'apprécie vraiment pas, mais vraiment pas, les questions sans réponses. Et là je serais même incapable de dire si j'ai des questions ; vous voyez le souci ?

Quelque chose me saute alors sur le dos et je me retrouve aplati comme une pauvre petite crêpe (très malheureuse, du genre sans sirop d'érable, la crêpe), la tête écrasée contre l'herbe et la terre humides. Techniquement si je m'aplatis, je me rapproche de la pâte à pizza, donc c'est cool. Mais là je vais surtout me rapprocher d'un géranium et ça l'est moins. J'aurais presque geint si je n'avais pas entendu un geignement particulièrement aigu, qui attira mon attention et me força à me retourner.
Voilà qu'une chose rose et vivante me fixait avec de grands yeux remplis de larmes, l'air terrorisée par je ne sais quoi, et qu'elle reniflait bruyamment. Perplexe, je hausse les sourcils. Quelqu'un lui a volé son goûter ? Pas vraiment sûr de ce qui lui arrive, je passe une main sur sa tête pour la caresser.

« Là, là... T'as paumé ta famille ? »

Bizarrement, mon geste semble l'étonner et elle ouvre alors de grands yeux pour me fixer, et je serais presque sûr qu'il vient d'apparaître une petite centaine d'étoiles dans ses iris. Avant que j'ai pu comprendre ce qui se passe (comme d'habitude en fait, on dirait), voilà qu'elle me sautait dessus et serrait mon débardeur entre ses petites pattes, en frottant sa tête contre mon ventre. Hein ?

« Bon bah... Okay... ? »

Je me relève, m'attendant à ce qu'elle lâche, mais non, elle s'accroche et pleurniche en agitant ses petites jambes d’œuf rose en l'air.

« T'es trop grosse pour tenir, tu sais. »

Ah, j'aurais peut-être pas dû dire ça, parce que je crois que je viens de la vexer. Elle recommence déjà à pleurnicher, et je cligne des yeux, paumé. J'ai dit quelque chose de mal ?

« C'est, euh... Tu veux qu'on marche un peu ? On va p'tet trouver des gens-ah bah en voilà. »

La bestiole s'est arrêtée de pleurer et regarde tout comme moi les deux autres énergumènes. L'un est un adolescent roux accompagné d'un piaf, tandis que l'autre est un jeune homme à la capuche jaune proche d'un canard. Bon, bah c'est cool ; des potos potentiels ! Peut-être qu'ils faisaient juste une petite sieste, comme ça... Bah après je sais pas, ils aiment peut-être l'herbe mouillée, chacun son trip. Je fais donc quelques pas vers eux, tandis que la boule de chewing-gum se cache entre mes jambes. Un autre problème que celle-ci, va falloir que je trouve quoi en faire... Quoi comment ça je suis bête ?

« Hé, mon cerveau il est en compote, vous sauriez pas où est-ce qu'on est ? »

On est dans une forêt mais peut-être que y'a moyen de trouver une ville à moins de cinq mètres, tiens. J'espère en tous cas parce que j'ai froid aux fesses, qu'il va falloir que je sache ce que ce truc rose fait avec moi et potentiellement ce qui m'a fait perdre la mémoire. Programme chargé, donc, je pense que j'aurai même pas le temps de me payer une glace... Si j'ai des thunes, ce dont je commence à douter. Vioups.
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MessageSujet: Re: Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles   Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles EmptyMer 6 Avr - 22:40

La gueule de bois.
C'était la sensation qui y ressemblait le plus, lors de son réveil. Malgré les arbres présents dans la clairière, un rayon de soleil avait réussi à passer au travers des branches pour heurter le visage du rouquin. Ce même rayon provoqua son réveil.

" Quelle était cette voix ? De quelles erreurs et pêchés parlait elle ?
Je suis où ? Je me souviens de rien... "


Bien qu'il ait envie de rester allongé, ses interrogations le font se lever tranquillement.
Le roux s'assit, et immédiatement un oiseau aux ailes rouges s'est posé sur son épaule. Mais il ne le remarqua pas.
Il tourna la tête du côté opposé, et essaya de regarder autour de lui tant bien que mal avec ses yeux plissés par le soleil. Un autre type aux cheveux oranges était debout près de lui. Il semblait avoir un chewing-gum collé à lui... Mais un chewing-gum de 20kg, quoi.

Un troisième gars était allongé... Dur à dire à quoi il ressemble, il était de dos. Un genre de canard jaune était debout à côté de lui.

" Ça peut-être si gros que ça un canard... ? Depuis quand ils sont jaunes ? "

Sentant quelque chose le gêner à l'épaule, le roux fit mine de vouloir se gratter et toucha quelque chose. Malgré la douceur du plumage, il se leva d'un sursaut, qui fit décoller l'oiseau qui se posa directement à nouveau sur l'épaule.

" Bon, c'est quoi le délire là ? Il est dressé ou quoi ? "

Il remarqua a ses pieds un sac... Il le prit et l'ouvra. A l'intérieur, un ballon de sport, un genre de lampe torche, une lettre et une petite boule rouge et blanche avec une bande noire et un genre de bouton...
Il rangea les affaires et avança vers les deux autres, pour répondre à l'interrogation de celui qui se tenait debout.

- Salut les mecs !
Bah écoute, j'en ai pas la moindre idée. Moi c'est... Euh...


Puis, il se rends compte qu'il ne se souviens même plus de son nom.

- Bah en faite, je ne me souviens plus de rien. ^_^'  On se connais ?

Pendant ce temps l'oiseau, qui était toujours sur son épaule, nettoyait son plumage tout en jetant des regards noirs vers les deux autres types.

Du coup, les deux qui avaient réussi à se lever comptaient sur les réponses du dernier acolyte concernant leurs interrogations...
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MessageSujet: Re: Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles   Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles EmptyVen 8 Avr - 23:24



- surtout, fais attention à toi -



Connaissez-vous cette voix dans ma tête ? Dans cette caboche vide résonne un rire moqueur, il rebondit de paroi en paroi tel un grelot néfaste, ding, dong, qui sonne l'heure, l'heure du réveil ?

Là où j'étais, nul ne rêve. C'est chaud et doux comme la mort. Pourtant, la voix, qui n'est pas moi, continue son chuchotis jusqu'à ce qu'un neurone s'allume. Tintement de cristal dans le néant. Le courant passe, la dentelle dorée s'illumine. La machine se met en marche, dans sa divine, glorieuse complexité. L'information glisse le long des synapses. Les associations se font et se défont, des idées naissent. Comme une boite de nuit sous lumière stroboscopique, zone après zone, mon cerveau pulse, mon cerveau pense.

J'existe.

Humidité. Chuchotis. Celui du vent agitant doucement les frondaisons paisibles. Lumière et ombre se succèdent sur mon visage dans le balancement des branches. J'ai cru entendre une voix. Etait-ce le vent ?

Je n'ouvre pas les yeux, immobile, suspendu dans l'instant. Tout là haut, sans doute, le ciel déroule ses cumulus, poursuit son avancée. Moi, je retiens mon souffle.
Et puis je me mets à trembler comme ces feuilles qui bruissent, prêtes à céder aux mystrals implacables qui les arrachent à l'automne. Ce sentiment funeste me précède.

Connaissez-vous cette voix dans ma tête ? Savez-vous qui je suis ?
Elle m'a abandonné, ne laissant que l'écho.

Nocebo.

Je demeure, immobile. Je n'ouvre pas les yeux. Cette situation n'est pas normale. Ca ne va pas. C'est tout ce que je sais. Je dirige, inquiet, mes pensées en tout sens, ne rencontre qu'une brume qui n'est même pas du doute : de la méconnaissance, de l'ignorance crasse.

Ca me hérisse. Je dois savoir. Je dois comprendre. C'est vital. Tandis que mon esprit tourne et rue comme un chat endiablé qui pourchasse sa queue, mon visage garde le calme d'une poupée de cire. Je décontracte mes muscles comme s'ils ne m'appartenaient pas.
Je suis allongé sur le côté. Je sens l'odeur de l'humus, une terre grasse sous mes doigts. Je ne pige pas.

Je ne sais pas à quoi je ressemble. Je ne sais pas qui je suis.

Ma respiration s'est accelérée. Non. Je hais l'incertitude. Je crois que je panique et cette réaction elle-même me déroute et m'insupporte.

Ce n'est pas normal !

La machine s'emballe, les engrenages grincent, vapeur et sifflements, mes neurones foutent le camp...

Souffle. Calme-toi. Analyse.

Je reste dans le noir, dans ce petit refuge à l'intérieur de mon crâne, et je cherche.

Je tente de me souvenir quand j'ai fermé les yeux. Rien. Pas la moindre idée de ce que j'ai fait la veille. Ni l'avant-veille. Ni avant ça...

Malgré moi, cette fois, mon corps se crispe comme une machine aux boulons trop serrés. J'ai mal à la jambe, mais j'ignore ce détail. Je me concentre de toutes mes forces.

Je ne me souviens pas de mon enfance. Je ne me souviens pas du visage de ma mère. Ma vie est un trou noir.

Les hypothèses se succèdent comme des éclairs. De la drogue. Non. Confusion, souvenirs incohérents... Pas le blackout total. Pas assez puissant.
Commotion.
Fébrilement, je palpe la surface de mon crâne, et sens des cheveux souples sous mes doigts, plus courts sous la nuque... Ni blessure, ni bosse, ni douleur. Rien.
"Les chaussettes de l'archiduchesse sont-elles sèches, archisèches..." je siffle rapidement.
Pas de trouble de l'élocution. C'est pas ça.
Un choc psychologique, alors ? Je n'aime pas cette idée. Moi, traumatisé ? Je balaye cette hypothèse avec mépris.

A court de solutions logiques, je grince des dents. Et c'est alors qu'il me semble entendre des gens parler non loin.

Je prends une grande inspiration. Parfois, il faut faire face à la réalité. Même quand elle vous dépasse.

J'ouvre les yeux.

Eeet... je les plisse aussitôt, sans comprendre pourquoi tous les contours semblent dissous à l'acétol. Qui a bazardé le monde contre une peinture impressionniste pendant que je dormais ? C'est quoi ces taches de couleurs floues ?

Je distingue vaguement deux silhouettes de forme humaine, tournées vers moi, et je me redresse en titubant. La confusion me submerge. Je ne sais pas qui je suis, je sais pas qui c'est, eux, et on est où, et ce qu'ils me veulent... Je tourne sur moi-même, cherchant une réponse, j'ai le cœur au bord des lèvres et je ne contrôle rien...

Et là je heurte quelque chose - je trébuche - de mou et de chaud et de vivant !

Un cri trop aigu m'échappe et je tombe sur les fesses, et j'entend distinctement un "crac", sentant quelque chose se briser sous ma cuisse. Yeux écarquillés, je fixe la forme floue d'un jaune éblouissant. La bête m'arrive aux genoux.

Je recule fébrilement en farfouillant sous moi, c'est dans une poche, une poche d'imperméable, j'en retire...

Des lunettes. Des lunettes tordues.

"Mais quel con..." je soupire.

J'aurais dû m'en douter. Je suis myope. Comme si je n'avais pas assez de malchance pour commencer. Je les pose sur mon nez, d'où elles commencent à glisser. Je grogne, et, l'index sur la monture pour les maintenir en place, je regarde enfin autour de moi, le souffle court.

La "chose jaune" n'a pas bougé, et je me relève en hâte pour m'en éloigner, mal à l'aise. Je ne connais pas cet animal, et si vous me demandez, il ne devrait pas exister. J'ignore si c'est dangereux ou inoffensif, mais dans le doute, je garde mes distances. Il faudrait être stupide pour toucher une créature totalement inconnue dans ces circonstances.


C'est là que je vois que l'adolescent qui me fait face, un petit gars en survet et tenue de sport, a un énorme oiseau perché sur l'épaule. Du genre moineau ébouriffé, mais de la taille d'un rapace.
Je crois que j'ai la bouche ouverte de stupéfaction et je me dépêche de la refermer. L'autre type, qui s'approche à présent, abrite derrière ses jambes un petit machin rose sans forme, avec une espèce de culotte et de couette... Une fille trouverait peut-être ça mignon mais tout ce que je peux penser c'est "ce truc n'est pas sensé exister".

"C'est quoi ces animaux ? Ils sont à vous ? Ils sont pas dangereux ?

La panique me fait bégayer. Je suis démuni, et je me sens mal d'avouer que je ne sais pas quelque chose. Ils voient forcément que je suis complètement paumé, et j'ignore s'ils me veulent du mal ou quoi...

-C'est vous qui m'avez amené ici ? Qu'est-ce que vous me voulez ?"
Je les fixe, yeux plissés derrière mes lunettes tordues, sur la défensive. Pendant que je fouille dans ma poche à la recherche de quelque chose d'utile, au cas où je doive me défendre... Je suis plus grand qu'eux, mais à un contre deux je doute d'avoir le dessus...

Je les connais peut-être d'avant. Mais ils peuvent aussi m'avoir tendu un piège. Je ne sais rien, mais j'ai déjà une certitude : je ne ferai confiance à personne.

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hrp:
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MessageSujet: Re: Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles   Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles EmptySam 9 Avr - 4:32


Je devrais sûrement être plus paniqué, en fait. Non mais ça serait logique, vous me direz, de réagir brusquement à quelque chose d'aussi important et potentiellement traumatisant qu'une amnésie complète. N'importe quelle personne à peu près saine d'esprit se mettrait à paniquer, fondrait peut-être en larmes ou montrerait ne serait-ce qu'un peu de frustration, sans forcément aller jusqu'à renverser des tables ou tout ce qui se trouve sur son chemin. Du coup j'en viens à me dire que je dois être au moins un peu frappé du bulbe, vu qu'avoir compris ce qui m'arrive ne me fait plus ou moins ni chaud ni froid. Ou peut-être que je ne réalise pas, j'en sais rien. Y'a trop de facteurs bizarres qui s'accumulent pour que je puisse vraiment tirer une conclusion maintenant, et je dois avouer que je suis plus curieux quant à ce qui m'entoure que ce qui a pu être. Mauvais choix me dira-t-on, mais bon, à quoi cela me servirait de me concentrer sur ma mémoire inexistante ? Fixer un emmental n'en comble pas les trous.
La chose qui me colle aux bottes n'a pas l'air de vouloir me lâcher. Bah, peu importe, ce n'est pas vraiment le sujet capital à l'heure actuelle. Je dois dire que ma curiosité est davantage portée sur les deux individus qui sont près de moi plutôt que sur le chewing-gum vivant. Je me sens un peu comme un enfant dans une confiserie, tiens, à ouvrir de grands yeux émerveillés pour observer tout ce qui m'entoure. Meh, ça aurait pu être pire. On aurait pu se réveiller dans une grotte sombre, humide, glacée et tout simplement fermée hermétiquement, alors je suppose que la forêt c'est pas mal. Bon, du coup j'ai l'arrière complètement trempé mais on ne peut pas toujours avoir la confiture avec son beignet.

Au moins, celui qui avait l'air le plus jeune semblait prendre la chose d'un air assez décontracté, comme si rien n'était arrivé. Bah, c'était tant mieux, même c'était tout de même curieux. Rien sur son visage ne semble indiquer un quelconque mensonge, tout comme dans son langage corporel, et je ne crois pas apercevoir de lueur de panique dans son regard. Meh, je suis visiblement pas le seul frappadingue du coin. C'est cool.
Mine de rien, tout cela ressemble pas mal à une sacrée gueule de bois. Bon, une très, très mauvaise gueule de bois. Le genre où vous buvez tellement que vous ne savez toujours pas si vos jambes fonctionnent encore deux jours plus tard, avec un trou noir légèrement plus grand, toutefois. Et je ne pense pas que ce soit mon style de vider les bouteilles à la douzaine. P'têtre que si en fait, j'en sais rien en réalité.

« Ah, c'est bête. Je crois pas, c'est un peu creux dans ma tête, là. »

Bah, que voulez-vous, c'est la vie. Parfois on tombe, parfois on voit disparaître ses chaussettes sans jamais les retrouver, et parfois on perd entièrement sa mémoire. Ça arrive tous les jours. M'enfin, ça m'étonne quand même un peu, parce que pour que la mémoire sémantique soit atteinte, dans nos deux cas... J'veux dire la sémantique, ce qu'on est donc, est rarement affectée et en plus de ça, nous pouvons presque directement écarter un problème physiologique vu que nous sommes tous deux dans la même situ-... Comment je sais ça moi déjà ? Et c'est quoi tous ces mots compliqués dans ma tête ? Ah zut c'est frustrant en fait. Genre méga frustrant. Comme une barre chocolatée qui se bloque dans le distributeur après que vous l'ayez payée. C'est p'têt ça qui va vraiment m'embêter.

Le troisième type finit par quitter les marshmallows du sommeil et n'a pas vraiment l'air de, si vous me permettez le terme, "kiffer sa race" pour le coup. Il a même cassé ses lunettes, et a l'air de.. Ah, ça y est. Au moins un qui panique. Ça me rassure presque sur la santé mentale moyenne des environs. Je cligne des yeux, me demandant si je dois vraiment m'inquiéter pour ce gars qui a plus l'air d'un animal effrayé qu'autre chose. Donc il y a de fortes chances pour qu'il soit dans le même état que nous. Reste à voir comment faire pour le convaincre qu'on est pas vraiment dans un cas différent (difficile à croire, ça) et qu'en plus on ne lui a rien fait. Faire poto avec celui-ci va être plus difficile qu'avec mon bro-de-couleur-de-cheveux. J'aurais plus facile à partager équitablement une pizza pour un groupe de douze personnes.
Mine de rien, il a un peu raison, sur ce que ce sont ces bestioles. Aucune idée d'ailleurs.

« Ah, ça ? Bah c'est un piaf, un truc rose avec un œuf au bide et un canard. »

Le "truc rose" renifle un peu à l'entente de mes propos. Oups.

« Je sais pas ce qu'on fait là, et je sais pas qui t'es non plus. Enfin je sais pas qui je suis non plus donc on est pas plus avancé. Mais du coup je sais pas sur quoi on avance. Ou si y'a un truc à avancer même. »

Pas trop confus, vous suivez ? Moi non, hein, j'avoue, mais on va faire comme si.

« N'empêche, elle est jolie cette forêt ! »

Bah quoi, faut bien l'admettre, et je sais apprécier l'esthétisme d'une chose quand je la remarque. Ce n'est pas comme si j'avais quoi que ce soit d'autre à dire d'utile, aussi, et puis je me demande si on va faire feu de camp pour manger des marshmallows... Mais vu qu'on en a pas, ça risque d'être difficile. Roh, ça craint tout de même cette histoire. Un peu. Ça pue le résultat inévitable d'un régime aux flageolets, pour dire ça poliment.
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MessageSujet: Re: Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles   Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles EmptyDim 10 Avr - 9:55

hrp:

________________________________________

Au final, il semblerait que l'on soit tous dans la même mouise. C'est peut-être pas un grand mal, seul, je ne sais comment je m'en serais sorti.
Le troisième gars, qui s'était levé en dernier, avait l'air plus inquiet que nous. Je devrais peut-être l'être aussi, mais je ne peux le prendre qu'en souriant. J'imagine que c'est dans ma nature.

- Je sais pas ce que sont ces bêtes, mais elles ont pas l'air hostiles... On dirais qu'ils aiment chacun l'un d'entre nous en particulier. C'est peut-être des animaux de compagnie ?

Le machin rose qui collait l'autre copain rouquin est vraiment bizarre... On pourrais presque jouer au ballon avec... et cette créature serait le ballon... Je n'arrive pas à comprendre ce que c'est...

Oups ! J'ai même pas écouté ce que disais l'autre du coup.

- Je t'ai lâché à la première phrase... Mais sinon ouais, elle est cool cette forêt !

Et voilà, je passes pour un con. Quoi que, l'autre copain roux a l'air d'être un peu comme moi, au final.

- Je commence à avoir faim, pas vous ? Ton truc rose à l'air de pondre des œufs, c'est peut-être un genre de réserve de nourriture ?

L'oiseau étrange, qui était sur mon épaule, prit son envol d'un coup, et je le regardais d'un air interrogatif pendant qu'il disparaissait dans la forêt...

- Euh... Ouais, salut...

Ah bah... J'ai plus de mascotte du coup. Je sais pas ce qu'il est parti faire... Ou même s'il va revenir.
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MessageSujet: Re: Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles   Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles EmptyLun 18 Avr - 22:49

Ah.

Apparemment, ils sont aussi perdus que moi. Perplexe, je les toise avec plus d'attention, du haut de mon grand corps déguingandé.

Deux têtes rousses aux cheveux flamboyants, l'un blasé, l'autre béat. Le roux - celui avec des yeux verts, qui semble sortir d'un festival de cosplay avec sa cape et son bandeau, sérieusement il a pas passé l'âge ? -  a l'air de planer un peu, à remarquer qu'il ne sait rien, à insister à coup de phrases alambiquées... Je sens mon énervement grimper, comme un évier qui se remplit en bouillonnant et menace de déborder. Quand il s'extasie sur la beauté de la nature je lève les yeux au ciel, excédé. Et voilà que le gamin renchérit et parle de trouver de la bouffe...

Je décide que je suis entouré d'imbéciles. Avec un soupir, je recale mes lunettes qui ont encore glissé sur mon nez. L'oiseau sur son épaule choisit ce moment pour prendre son envol et je recule d'un pas, grimaçant comme il me frôle. Ce truc est énorme, sérieusement. Je ne dois pas avoir l'habitude d'élever des rapaces dans mon ancienne vie, vu les battements tumultueux de mon coeur.

"Ces animaux sont potentiellement dangereux et au mieux inutiles..."
Je me tourne vers le troisième, celui qui m'a tellement effrayé au réveil. Maintenant que j'ai mes verres je lui trouve une ressemblance douteuse avec un ornithorynque bipède, d'un jaune vif et d'un air profondément stupide... Il n'a même pas bougé depuis que j'ai trébuché dessus. Le regard vide, il se tient la tête, fixant la souche qui lui fait face.

"On devrait s'en débarasser."
Je me tourne vers la bestiole restante, qui folâtre toujours entre les jambes du jeune homme. Je la désigne du doigt.
"Si ce machin pond des oeufs, ne comptez pas sur moi pour y goûter. On dirait que quelqu'un s'est tranché un bout de gras et lui a donné vie... Ca devrait pas être là. Ca me fout les boules."

J'ai comme l'impression que ce petit animal me lance un regard venimeux, mais ça ne comprend pas le langage humain... pas vrai ? Je me masse les tempes, trop de problèmes tournoyant dans ma tête à la fois.

Se pourrait-il que j'ai oublié des informations aussi cruciales que l'existence de créatures telles que celles-là ? Mais alors pourquoi ce choc et ce rejet que je ressens du plus profond de mon être ?

Cela heurte ma logique, ça ne cadre pas avec ma conception du monde. Et manquer de connaissance, ne pas savoir, c'est comme une trahison intime et personnelle. Je veux ma mémoire. Elle n'aurait pas dû me faire défaut. J'en ai besoin, je veux mes ressources, mes atouts. Je ne veux pas patauger dans le noir.

Je me tourne vers les autres, un pli dédaigneux à la commissure de mes lèvres.
"Vous n'avez pas l'air de comprendre dans quelle situation vous êtes. Nous sommes tous amnésiques, pas vrai ? Ca signifie que quelque chose d'anormal s'est produit. Quelque chose de mauvais. Peut-être que vos neurones ne sont pas encore bien en place mais vous devriez piger que si on se retrouve à trois au milieu de nulle part avec un trou de mémoire, c'est que quelqu'un..."
Je me mords la lèvre, le mot suivant a du mal à sortir. La voix me revient à l'esprit, nouant mon estomac. Je me remémorre distinctement chaque mot.
"... ou quelque chose, nous a mis là. Ca peut pas être une coïncidence."

Je réajuste mon imperméable, tirant sur les manche en découvrant le ciré jaune sous mes doigts, le pliant en m'interrogeant sur ce choix de couleur douteux. Autour de nous, quelques nappes de brume rodent entre les arbres comme des alligators paresseux dans un cours d'eau trouble. Peu de lumière filtre du ciel couvert au travers des frondaisons éparses.
Un sentiment de profond malaise résonne toujours en moi, mais j'ai réussi à retrouver ma façade de calme, avec des gestes posés, précis et dotés d'une légère élégance. Je les regarde à tour de rôle, essayant de leur communiquer ma gravité.
"Donnez-moi vos noms, ou ce dont vous vous souvenez. Qu'est-ce que vous pouvez me dire sur vous ? N'importe quoi, même d'instinct... Si on a été drogués, des bribes devraient revenir en cherchant bien..."
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MessageSujet: Re: Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles   Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles EmptyMer 20 Avr - 4:19

Meh, ce que j'entends ne m'avance pas vraiment, en fait. Alors bien sûr cela me confirme mon impression que nous sommes tous les trois dans le même cas, mais ça n'est rien de très concluant, au final. Et j'dois dire que ça me donne affreusement envie de grignoter quelque chose pour oublier tout ça, même une sucette à croquer. Sauf que je ne le peux pas. Zut de flûte aztèque. Mais du coup, le second rouquin propose qu'on mange l’œuf que tient la bestiole rose, et je hausse les sourcils en entendant cela. Ouais, enfin, j'sais déjà pas ce que c'est comme truc, alors j'suis pas vraiment chaud face à l'idée d'en avaler un... Et je crois bien qu'elle n'est pas d'accord, et elle gonfle les joues, les traits de son 'visage' froncés dans une expression de mécontentement. En plus de ça, je ne sais  pas si elle est vraiment avec moi, en fait, même si elle semble préférer rester à mes côtés. Si ça l'éclate après tout je ne vais pas l'en empêcher.
Néanmoins, le dernier de notre petit groupe ne semble pas vraiment du même avis. Enfin, vu ce que m'indique son langage corporel, il est plus clairement effrayé qu'autre chose, et je le soupçonne de réfléchir davantage selon cela que par une vraie logique pure. Pour le coup, ce qu'il dit n'est pas entièrement faux, il y a des points sur lesquels je suis d'accord, mais je cligne des yeux à plusieurs reprises en l'écoutant parler. Peut-être que je devrais être aussi investi et impliqué, voir même concerné par notre situation. Mais pas vraiment en fait. Ça me passe complètement au dessus de la tête. Ce qui m'intéresse le plus, c'est ce qui nous aiderait en ce moment, pas le passé, encore plus quand on s'en rappelle. Mais plus il parle, et plus j'ai l'impression de voir une façade de calme et de logique froide censée dissimuler cette fracture de panique que je remarque à plusieurs moments.

Par conséquent, ce ne serait pas une très bonne idée de faire de l'humour ou de faire quelque chose qui le provoquerait. Mais bon, j'suis pas doué pour deviner ce qui pourrait causer ça, alors il va falloir faire avec, tant pis ! Un peu comme des carbonaras sans lardons, quoi.

« Meeeeeh. Faudra déjà chercher un lieu habité avant de réfléchir à ce qu'on va bouffer. Avec un peu de chance on tombera peut-être sur une maison, ou un truc du genre... »

Pour le coup, je jette un coup d’œil aux bestioles qui nous accompagnent.

« Mais bon, si ça prend du temps... J'veux dire, si cette nuit on est encore ici, ça serait peut-être pas une mauvaise chose de les avoir avec nous, ceux-là. »

Les sourcils un peu haussés, je m'étonne de la légèreté de mon ton, mais il est presque gai. Et je me suis même mis à sourire. Un gloussement m'échappe.

« Si il existe des bestioles comme celles-ci et qu'elles peuvent déjà être dangereuses, on ferait quoi contre des versions plus grosses et moins gentilles ? »

Ma question est sincère. D'un côté, je ne crois vraiment vouloir de réponses. Mais en effet, comme l'a mentionné le lunetteux, il y a d'autres soucis. Mais en fait, c'est sa demande qui me déconcerte. Impossible de trouver quoi que ce soit, et mon sourire a disparu. Plongé dans une contemplation qui n'est égale qu'à celle que j'ai quand je pense à des macaronis au fromage, j'essaie de trouver quelque chose qui pourrait m'aider. Quoi que ce soit, un élément, même infime... Un élément.. Élément, molécule...

« On va dire Ozone. Ça sonne bien, mais pas sûr que ça ait un quelconque rapport. »

Je hausse les épaules avant de glousser.

« Barf, de toute façon, on a plus important à faire que de chercher le pourquoi et le comment. Un endroit où se poser en sécurité, ça serait déjà bien. »

Et des bonbons, aussi, mais j'crois que c'est foutu. Bouhou.
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MessageSujet: Re: Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles   Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles EmptyDim 15 Mai - 11:09





De grands oiseaux arrivent vers vous et foncent droit sur vous. Ils vous piquent la tête avec leur longs becs ce qui vous force tous les trois à plonger au sol. Vous vous redressez mais il faut bouger et rapidement. Vous voyez que Le Roux est prit en chasse par les oiseaux. Il court dans l'autre sens avec trois rapasdepic derrière lui. Vous vous en avez 6 autres au dessus de vos têtes et ils vous barrent la route pour rejoindre votre compagnon de fortune.


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MessageSujet: Re: Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles   Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles EmptyLun 16 Mai - 17:20



Nonchalance et bonne humeur. Décidémment, les réactions de ce jeune homme sont en total décalage avec les miennes. Je prends sur moi pour ne pas juger le livre à la couverture, et faire preuve de patience avec lui. Ce n'est pas parce qu'il manque manifestement de maturité qu'il a la tête totalement vide, et pour preuve, ses suggestions ne sont pas dépourvues de bon sens.

"C'est vrai que..."
Je cherche dans ma poche par réflexe, sans y trouver de téléphone portable, juste le contact bizarre des objets de tout à l'heure, et un papier froissé tout au fond. En désespoir de cause, je retourne mon poignet, mais non, je ne porte pas de montre.
"Je sais pas quelle heure il est... et il fait gris, on ne voit pas le soleil. Vous pensez que la nuit va bientôt tomber ?"

Je demande, non sans préoccupation dans la voix. J'ai beau ne me souvenir de rien, le camping improvisé à la belle étoile ne me tente pas. On n'a rien, aucun matos, pas de sac de couchage, pas de tente, pas de bouffe, pas de couverture, juste mon imper sur le dos et visiblement c'est pareil pour les autres.
Donc oui, chercher un abri pourrait s'avérer prioritaire. Ou une route pour faire du stop, peut-être des habitants qui pourront nous dire où nous nous trouvons. Une ligne téléphonique pour appeler la police aussi... Evidemment, comme on ne sait pas qui nous sommes, ça risque d'être un peu embarassant mais il se peut que quelqu'un ait déjà signalé notre disparition...

Alors que je me suis replongé dans mes pensées, le front soucieux et la main pianotant sur les lèvres, rouquin numéro un continue à parler, et propose de l'appeler Ozone, un nom qui me fait hausser un sourcil, ça m'étonnerait qu'il s'appelle vraiment comme ça... Je le regarde tandis qu'il parle mais je ne le vois pas vraiment, les yeux perdus sur un point situé quelque part dans les mèches retenues par le bandeau. Et puis quelque chose qu'il a dit, une remarque passée dans le brouillage de l'arrière-plan - les gazouillis d'oiseaux, le vent dans les feuilles - éclate dans mon cerveau comme une révélation terrifiante. Bam.

Je fixe la bestiole jaune qui me fixe en retour.

Et si il y en a d'autres, et qu'ils sont dangereux ?

Mon réflexe inconscient, c'est de me raccrocher à la rationalité, à ce que je connais. J'analyse cette situation comme si elle respectait les règles de la logique, et de l'univers avec lequel je me sens familier. Dès que j'en ai eu l'occasion, j'ai occulté l'existence absurde de ces bestioles difformes parce qu'elle ne cadrait pas avec ce que je peux comprendre. Mais elles sont devant moi, et si elles existent... N'importe quoi d'autre peut exister. Je sens un frisson hérisser les poils sur mes bras.

Un sourire crispé étire mes lèvres :
"Même si je pense que comprendre et analyser la situation est nécessaire pour avoir une attitude adaptée et éviter les erreurs, tu n'as pas tout à fait tort. Je ne sais pas ce qui te fait croire que ces créatures sont dressées et que, si tant est qu'elles puissent avoir une utilité, elles acceptent de nous servir. Mais trouver un abri semble effectivement prioritaire, d'autant que..."

Concentré sur mon discours, je n'entend pas les lourds battements d'ailes et c'est le craquement des branches brisées qui me fait lever les yeux. Des brindilles s'abattent autour de nous. Lorsque je redresse la tête, avec un criaillement, le bec de l'oiseau qui vient de piquer est déjà sur moi.
Je ne porte pas ma capuche, et la pointe dure se prend dans mes cheveux, qui protègent un peu mon crâne. Pourtant je sens une douleur aïgue me vriller le crâne et je pousse un jappement d'effroi.
M'abritant comme je peux la tête derrière les bras levés, je devine la confusion autour de moi, les autres attaqués aussi, le rapace qui remonte d'un air courroucé pour mieux revenir à la charge.
Je me jette à plat ventre, je rampe sur les coudes vers Ozone qui se trouve juste à côté d'un repli de terrain, un fossé rempli de broussailles sous lesquelles je veux me cacher, obéissant à l'instinct de fuite qui me noue les entrailles.

Mais une autre créature - rapaces ou pas, ce sont des animaux inconnus comme les petits - s'attaque à Ozone et barre le chemin, atterrissant sur les buissons et nous barrant l'accès en agitant ses ailes. Les bourrasques qui s'en échappent sont d'une violence inouïe, si je n'étais pas plaqué au sol elles me projetteraient en arrière ! Comment est-ce possible ?

Je me retourne avec un gémissement apeuré. Le petit rouquin s'est enfui dans le sens de la pente, et trois de ces oiseaux tueurs le poursuivent, piquant à tour de rôle, à peine retenus par les arbres épars.

"Pas par là ! Vas pas à découvert !"
S'il se dirige vers la plaine, là où le ciel est dégagé à des milles à la ronde, comment va-t-il s'en sortir ? Mais les plongés des rapaces qu'il esquive de justesse ne lui laissent pas le choix.
L'espace d'un instant, une pensée odieuse me traverse l'esprit.

J'espère qu'il va les attirer loin de nous.

Mais pour lache qu'il soit mon voeu n'est pas exaucé. Au dessus de nous un essaim de ces créatures s'assemble, tournant au dessus des arbres, menaçant. Celui qui interdit l'accès aux fourrés darde son long cou dans notre direction, son bec acéré comme une lame...

"Barrons-nous...!"

Je veux me redresser, je veux fuir, vers l'intérieur de la forêt, là où les frondaisons sont denses, à l'abri...

Je me relève, prêt à courir, mais l'un des oiseaux qui tournoient au dessus en profite pour s'abattre. Les ailes larges et puissantes claquent dans l'air et projettent à ma figure son odeur aigre ; un coup de patte heurte mon crâne, les griffes se prennent dans mes cheveux ; un jappement paniqué m'échappe ; je lève les bras et les agite pour le repousser, luttant pour ne pas tomber à genoux.

"Dégage, saloperie !!"

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MessageSujet: Re: Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles   Jouons ce jeu dont on ignore encore les règles EmptyMar 17 Mai - 17:28


Je serais bien incapable de vous dire quelle heure il est, exactement. Le matin, certes, ça mon nez et mes yeux peuvent le deviner par eux-mêmes, mais je ne crois pas qu'être fixé sur une heure précise nous aidera plus que ça. Tout au plus, ce serait un élément rassurant. Alors ouais rajouter du sel sur la viande périmée fait oublier le goût cinq minutes, mais ça se sent plus tard si vous voyez ce que je veux dire, même si on repassera pour la finesse de la métaphore. M'enfin, pour le coup, je suis pas vraiment convaincu que la nuit va tomber d'une seconde à l'autre : on a au moins un peu de temps devant nous, à ce que je vois.
Je cligne un peu des yeux en entendant le gars en jaune protester quant à ce que je viens de dire. N'allez pas croire que je m'en fous hein, c'est juste que... Ben je capte pas vraiment ce qui le fait tant flipper pour l'instant. Les bestioles n'ont pas l'air de vouloir faire de nous du carpaccio bien frais, et de ce que je vois, elles ont même l'air de nous coller de manière assez impressionnante. J'ignore d'où elles viennent, mais vu que j'ignore à peu près tout, la certitude qu'elles pourraient se rendre utiles est au moins un peu rassurante.

Même si je m'apprêtais à prendre la parole pour objecter, je n'en eus pas le temps. Alors que j'ouvrais le bouche, de grands oiseaux aux longs becs menaçants surgirent et nous attaquèrent sans plus d'attente. Surpris, je fis plusieurs pas sur  le côté par réflexe, alors que le troisième membre de notre groupe s'enfuyait dans la direction opposée. Sans vraiment réfléchir, je saisis contre moi la bestiole rose pour la protéger d'un coup de bec qu'elle se serait sans doute pris si je n'avais pas réagi à temps. En remerciant mes réflexes relativement fluides, je hoche vivement de la tête face aux propos du lunetteux. En voilà une bonne idée que de se carapater en vitesse !
Je n'ose même pas imaginer ce que les serres de ces saletés pourraient nous faire si elles s'approchaient d'un peu trop près de nous. Mais visiblement, je n'ai pas besoin d'imaginer puisque mon compagnon d'importune en fit l'expérience. Grimaçant, j'essaie de protéger mon visage des attaques des bestioles, quitte à ce que mes bras en gardent une trace. J'étouffe comme je le peux la douleur que je ressens et les gouttes de sang qui commencent à couler. La bestiole cachée dans ma veste pleurniche, mais j'ai d'autres soucis que de la réconforter, à l'instant.

Je pourrais profiter de ce moment pour m'enfuir, mais c'est hors de question. Je ne sais pas ailleurs absolument pas ce qui m'a pris sur le moment, mais je crois que c'est l'énergie du désespoir, un peu comme quand on met du sucre dans un plat trop salé en espérant apaiser la catastrophe. Du coup, je saisis mon sac par les lanières et donne le coup le plus violent que je puisse donner à l'oiseau qui voulait apparemment faire de l'autre son steak tartare personnel. Et par un miracle que je n'aurais pas cru possible, cela me permet de gagner quelques secondes.

« Grouille ! »

Ouais, bah vous m'excuserez du manque de politesse ou de longues explications, mais je crois que j'aurais même pu me passer de parler. Sans délicatesse, agrippe l'épaule du type en jaune pour lui faire signe de me suivre. Autant profiter de cette microseconde pour se barrer le plus rapidement possible. Oh sa mère la maman en kilt, à ce stade ça ne peut juste pas devenir plus bizarre...
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